De Belles lunettes pour un duo de style Rencontre avec Karine Chane Yin et Patrice Fuma Courtis

De Belles lunettes pour un duo de style
Rencontre avec Karine Chane Yin et Patrice Fuma Courtis

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L’aventure avec « Les belles lunettes » c’est pour voir le monde en plus beau ?

Depuis quelques mois, nous mettons en images l’univers des Belles Lunettes, un opticien qui se consacre à ne diffuser que des créateurs d’optique indépendants. A chaque fois, nous essayons d’y apporter notre imaginaire et une narration spécifique à la saison.

Comment s’est faite l’association entre Patrice, photographe, Karine, styliste, et le créateur Des Belles lunettes ? 

Nous nous connaissons depuis fort longtemps (avec  Karine :-), et pour ce qui est de François Meigné, l’opticien à l’origine des Belles lunettes, il est venu nous trouver pour nous demander de réfléchir à un « rebranding » à l’occasion de la réfection de son enseigne ( nouveau logo, site, etc ), ainsi qu’à une communication sur son image de marque… par l’image. Nous lui avons donc proposé de faire des images comme pour un éditorial de mode, à savoir une série de clichés qui suit une trame narrative et esthétique. Dès le début, s’est imposé le fait que ces séries seraient multiples et que cette démarche s’inscrirait dans la durée.

Toutes les photos sublimes prennent-elles pour décor les paysages réunionnais ?

Non seulement les paysages le sont – réunionnais-, mais aussi l’équipe, les mannequins, les vêtements, puisque Karine s’est efforcée dans son stylisme de ne trouver que des créateurs locaux. C’est une nécessité au départ, mais aussi un grand plaisir que de partager notre vision de ce que peut être notre environnement immédiat en y appliquant le filtre déformant de nos imaginaires.

Comment regarde-t-on le monde avec de belles lunettes ?

On y voit plus clair   :- ) !
Trêve de plaisanteries : on y voit surtout que le Beau se niche partout, au détour d’une impasse à Grand Bois, ou d’un bout de jetée à Terre Sainte, et qu’il n’est pas nécessaire d’aller au bout du monde pour provoquer le rêve. De toute les façons, nous sommes bien au bout du monde non ?

Votre démarche en faveur de l’association Ti Prince Marmailles consiste en quoi ? 

Quand nous avons terminé la deuxième campagne « Les Belles Lunettes », nous avons eu l’envie d’en extraire des images et d’en faire une exposition dans la boutique.

Puis, avec François, nous nous sommes dit que ce serait bien de mettre à la vente ces tirages. Mais nous trouvions parfaitement indécent de les vendre à notre profit. On s’est dit que les vendre afin que cela profite à de bonnes actions serait l’idéal. Nous avons découvert Ti Prince Marmailles (dont nous connaissions déjà certains membres) suite à notre portrait dans ton livre l’Etoile des Dodo Bycoco, et nous avons pensé que ce serait parfait pour notre première fois ! Nous avons pris contact et voilà. Les tirages sont à des prix tout à fait abordables et tous les clients en visite à la boutique sont briefés de sorte que, même s’ils ne participent pas à cette vente, la communication autour de Ti Prince Marmailles se fasse aussi dans ce sens. C’est tout récent mais les réactions sont très positives. En outre, au décrochage, les acquéreurs participeront à un tirage au sort pour remporter le tirage très grand format de l’image phare de la campagne.

L’engagement pour une cause dans le cadre de son métier est-il important à vos yeux ? 

Oui ! Par exemple, nous envisageons pour de prochaines campagnes de vendre les tirages au profit d’autres actions. C’est un peu comme un système de récupération de déperdition d’énergie ou de covoiturage: nous avons produit cette campagne, nos buts sont atteints, alors pourquoi ne pas faire profiter une autre entité de ces résultats par la même occasion ?

Plus généralement, oui bien sûr s’engager et faire en sorte qu’une partie de notre travail ne soit pas seulement dévolue à notre propre intérêt nous est fondamental.

Par exemple, depuis trois ans, nous avons ouvert les pages de notre magazine SPOON au réseau social Ello.co  «  The Creative Network », réseau social éthique, sans algorithme, sans publicité et sans mouchard ni censure, fait par et pour des créateurs. Cela nous semblait « importantissime » pour aider à maintenir la diversité dans l’écosystème vicié des réseaux sociaux, et il s’avère que les actualités nous rappellent à quel point c’était et c’est important. Même principe : cette fois-ci, c’est le magazine qui de toute façon était prêt, qui a servi de véhicule partagé.