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A la Réunion on a tous entendu parler du Père Pedro. Il est devenu un personnage connu, presqu’une star aux yeux des réunionnais.
Nous savons qu’il a consacré une grande partie de sa vie à aider les plus démunis dans la capitale malgache.
Mais quelles sont ses motivations? Dans quelles conditions œuvre t-il ?
Ce témoignage nous permet de connaître un peu mieux cet homme extraordinaire qui pourtant, dans son récit, ne se met jamais en avant et raconte avec une belle humilité son combat quotidien pour rendre leur dignité à ces personnes et ces enfants en leur procurant : toit, travail et éducation.Ce combat est évidemment jalonné de doutes, de moments de découragement, de difficultés matérielles multiples,mais jamais le Père Pedro ne se laisse abattre car dit-il :
 » si je n’éprouve pas un sentiment d’étouffement et une honte sans limite, c’est que ma conscience est morte ».

Extraits
:

-« Je vis avec les pauvres. Le poids de leur douloureuse humanité est mon pain quotidien. Lutter avec les pauvres contre leur misère, c’est  travailler avec une pâte humaine déliée. La misère est une prison : elle brise la volonté d’en sortir. »

-« Puisse ce livre être le témoignage que la lutte contre la misère est un combat humanitaire pour le développement  et la paix dans le monde, et que c’est aussi  un combat spirituel dépassant toute appartenance religieuse. »

-« Chaque jour , des centaines d’enfants, de femmes, d’hommes et de vieillards viennent ici quémander une assiette de riz, des vêtements, de l’argent, un logement….Comment garder son calme devant cet océan de misère qui s’étend jusqu’aux confins de la planète ? C’est impossible! Oui, j’éprouve une grande révolte! Je peux comprendre comment l’on parvient à être insensible au malheur : la misère effraie et l’on détourne le regard. mais la pauvreté qui ravage le monde n’est pas une fatalité : elle est le résultat de l’égoïsme des hommes et des États. »

-« J’ai une grande tendresse pour les vieillards de ce pays. Ils sont comme les arbres noircis, rabougris et tordus à force d’avoir été consumés par le feu de la pauvreté. Ils donnent leurs dernières forces fragiles, allant d’un pas vacillant au bord des rizières pour préparer les repas, puis s’en reviennent lentement à la maison pour extraire les petits cailloux du riz et le mettre en sac ; pour nouer des épis de maïs ou les égrener ; pour confectionner des paniers avec la paille du riz. La fin du jour approchant, ils s’assoient devant la maison jusqu’aux derniers rayons du soleil. Des petits enfants s’accroupissent et écoutent les récits d’autrefois qui leur dévoilent les secrets de la vie. Les anciens sont « comme le térébinthe et comme le chêne qui, une fois émondés, n’ont plus qu’un tronc, et leur tronc est une semence sainte « . (Isaïe 6, 13)

– « J’éprouve de la lassitude. Je n’ai certainement pas porté assez d’attention à tous les petits miracles d’aujourd’hui ».

–  » un ami m’a posé cette question : « qu’est-ce qui peut remplacer la religion? » Éternelle question! Dans notre monde où le matériel submerge le spirituel au point de l’engloutir, beaucoup de gens cherchent le sens de la vie, son mode d’emploi ».

– 5 combats pour combattre la pauvreté :
1- écouter les plus pauvres
2- faire ce que l’on dit
3- Mobiliser les jeunes
4- affermir l’attachement à la culture locale
5- « C’est l’esprit qui fait l’homme » ( proverbe malgache)

A l’heure où notre monde connaît de réelles craintes sur l’avenir de nos enfants, la lecture de ce livre, sans bien sûr résoudre les problèmes mondiaux, nous permet de réfléchir à ce que nous pouvons entreprendre chacun à notre niveau pour faire en sorte que ceux qui n’ont pas la chance -la notre- de vivre décemment puissent croire à des jours meilleurs.
Bonne lecture.
« Journal de combat »
Père Pedro
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