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Vincent Pinault

guillemet

Quelle étoile vous guide ?

La veilleuse qui me donne espoir, qui me guide à travers tous les chemins et surtout les plus sombres, c’est « bhakti ». Concept commun à La Réunion et l’Inde : un mélange de foi de devoir qui transfigure et transcende toute imperfection, toute limite, tout amour, moi-même et les autres.

Quel est votre “refuge” réunionnais ?

Toute La Réunion est mon refuge, elle vibre de partout cette île; elle est belle partout. Mais c’est vrai que le coucher de soleil sur le lagon de l’Étang Salé à deux pas de « la case » a une place particulière dans mon cœur. C’est le moment et l’endroit ou je trouve ma place dans le théâtre céleste.

La touche glamour Réunion pour vous ?

Objet fétiche de La Réunion pratique et qui ne manque pas de charme: mon bertèl en vacoa.

Un engagement pour une cause ?

Je participe à la restauration des vieux instruments de musique d’un temple dans le sud du tamil nadu. Préserver un patrimoine est important non seulement pour nous mais surtout pour les générations futures. Je soutiens l’association « Indian ocean surfers » dans leurs actions en Inde qui sensibilise à l’écologie et la valorisation de l’humain à travers le sport, et la formation.

Une référence (un personnage, un livre…) ?

Ma référence par excellence Rukmini Devi, qui embrassa de nombreuses causes comme l’art, l’éducation, le végétarisme, en ayant à cœur le raffinement de l’humain pour un monde plus heureux.

Un livre : Gitanjali de Rabindranath Tagore

Les trois titres favoris sur votre play-list ?

Jambhupathe (Mutthuswamy Dikshitar / T. M. Krishna)
Tashi’s theme du film Samsara (Cyril Morin)
Somewhere only we know (Keane)
Nout dé ou tousél (Ziskakan)

Un mot pour dire “La Réunion” ?

« Nout toutt », comme zot toutt en créole .

Telle est sa quête, suivre l’étoile.

Lorsque je le regarde joindre les mains, chercher l’équilibre sur un pied puis composer avec grâce une silhouette semblable à celle d’une divinité indienne, le lien historique qui unit l’Inde et La Réunion paraît prendre corps sous mes yeux.

La danse, la musique et l’Inde, voilà ce qui trame l’univers de Vincent Pinault. Né d’une mère « malbaraise » et d’un père « zoreil », Vincent revendique son indianité, sa créolité et son métissage. Baignant depuis toujours dans la culture hindoue, il a très vite décidé qu’il serait un danseur. Mais pas n’importe lequel ! La persévérance, l’effort et l’aptitude au sacrifice sont l’apanage des plus grands. Vincent s’y est plié, faisant ses classes au Conservatoire de Saint-Pierre avant, bac en poche, de s’envoler pour Chennai. Admis en 2003 au Rukmini Devi College of fine arts de la célèbre fondation Kalakshetra, il y a reçu un enseignement draconien alliant musique, cours linguistiques et yoga. Le but de cette rigueur implacable ? Tendre vers la perfection spirituelle.

Après sept ans d’efforts et de souffrances – qui sont aussi la source d’indicibles bonheurs –, Vincent est maintenant titulaire d’une prestigieuse distinction: le fameux diplôme « in classical Bharata Natyam »! Aujourd’hui professeur au Conservatoire régional de La Réunion, ce chorégraphe à l’élégance surnaturelle forme ses élèves à la pratique du bharata natyam. De jeunes chanceux, c’est certain.

Vincent Pinault
est né le 29 mars 1985.
Il est danseur de Bharata Natyam et professeur au Conservatoire Régional de La Réunion (CRR).